Petites   et   Grandes   Histoires   de   ma   Vie


 

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~ Les gestes de solidarité ~

 

      Au début de ce siècle, dans tous les pays du monde, et particulièrement dans ceux du Moyen-Orient, moins développés, la notion de sécurité sociale n'existait pas. Et pourtant, l'adversité ne manquait pas de s'abattre sur les familles, entraînant ainsi tout un cortège de chagrins, de malheurs et de difficultés matérielles, ces dernières s'abattant le plus durement sur les familles les plus défavorisées. Ma mère était parmi les premières à être prévenue lorsqu'un triste événement se produisait, puisque c'était souvent parmi les clients de papa. Elle faisait partie d'un petit cercle de dames, n'ayant aucune existence officielle, mais qui se manifestait à chaque fois qu'il fallait porter secours à des personnes en détresse. Chacune des dames en faisant partie versait d'abord son obole. Ensuite, des sorties étaient organisées, auxquelles prenaient partie trois ou quatre dames du cercle, qui se déplaçaient dans toute la bourgade, allant de porte à porte, quartier par quartier. La plus âgée d'entre elles expliquait l'objet de sa visite, et sollicitait la générosité des habitants. Un petit pécule se constituait ainsi, qui était remis à la famille éprouvée, et lui permettait de franchir les moments difficiles, en attendant qu'autour d'elle, les proches parents lui viennent en aide.

      Dans toutes les circonstances dramatiques de la vie, dans le quartier ( telles que les incendies, accidents ou autres ) le même genre d'aide bénévole était pratiquée, et apportait une aide et un réconfort aux plus malheureux.